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Tout est calme

20 septembre 2005

Epilogue

Mercredi 21 Septembre 2005, Marseille

Je rentre cet apres-midi a Marseille. Fin du voyage, début d'une autre aventure.

Merci de vous être baladés avec moi.

A bientôt,

Piero

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11 septembre 2005

A bout de souffle

Vendredi 9 septembre, retour de Mapiri a La Paz Mapiri est un village aux larges rues de terres battues qui laissent présager un trafic important de matieres premieres (bois, bananes,...). Nous sommes a moins de 700 metres d'alitude et il y fait tres chaud malgre l'hiver bolivien. Si j'avais échappé aux moustiques dans la foret, c'est pour mieux leur servir de festin ici! Le bilan de santé n'a rien d'alarmant. Apres avoir bu pendant 3 jours une eau verdatre et stagnante puisée dans des petits trous de terre, je craignais quelques réactions néfastes, mais l'iode ajoutée et sa subtile saveur semblent avoir été efficaces. Multiples bosses, égratignures, bleus, ampoules ensanglantées, courbatures, malodo, foulures... bref, tout ce qui se trouve dans l'encyclopédie médicale au chapitrte "Bénin", excepté l'hydrarthrose du genou. C'est vrai ca, pourquoi je l'ai pas l'hydrarthrose du genou, c'est véxant... (délire qui ne trouva écho que si vous avez lu Trois hommes dans un bateau de Jerome K Jerome). Mais la satisfaction d'avoir été au bout de moi-meme pendant ses quatre jours efface les petits bobos. Un peu comme ces coureurs du dimanche (quand il fait bon et qu'il ne pleut pas), qui, au lieu de prendre le metro ou le bus pour se rendre des Champs-Elysées a l'Avenue Foch, se tapent, un pluvieux matin d'avril, les 42,195 km du marathon de Paris. Tiens, en vla une idée intéressante, faire un marathon en 2006. Qui me suit? Je nous imagine déja apres 10 km et 1 heure de course "allez plus que 3 heures, c'est quoi 3 heures a l'echelle d'une vie, a peine Le Grand Bleu en version longue..." Je me réjouissais d'avoir a prendre le bateau pour aller de Mapiri a Guanay, mais le rio étant tres bas, je dois prendre un 4x4. La poussiere de la piste me donne un teint halé. J'arrive en pleine fete de village, les danseurs folkloriques gesticulant sur des rythmes répétitifs de fanfare. L'ambiance est bonne enfant, les costumes colorés sont de sortie. Un homme sur la place m'accoste d'un "Hi, where are u from?". Invariablement, quand il s'agit d'un occidental, je réponds "From Marseille". C'est un témoin de Jéhova venant d'Annecy installé en Bolivie avec sa femme depuis 12 ans. La discussion s'engage. Il m'explique qu'il a le sentiment que les gens sont a la recherche de reperes, que le créateur peut les aider. Je lui réponds José Bové, désobéissance civile et non-violence. Dialogues irreels, il m'offre 2 ouvrages sur comment avoir une famille heureuse et les mysteres de la Création, que je m'empresse, apres les avoir feuilleter par curiosité intellectuelle, d'échanger en arrivant a La Paz... Une nuit de bus sur la piste montagneuse reliant Guanay a La Paz finit de m'achever. Piero
8 septembre 2005

El Camino de Mapiri

Du dimanche 4 au jeudi 8 Septembre, entre montagnes et forets boliviennes

Mika, un guide francais vivant depuis 2 ans en Bolivie, m'avait briefé. Je refais un rapide inventaire des besoins alimentaires et sanitaires, et l'essentiel me semble la. Cela faisait un petit moment que j'avais envie de faire un trek aventureux et le récit de Mika a fini de me convaincre. Je n'ai pas été jusqu'a pousser la folie de jeter un coup d'oeil sur ses photos qui sont, parait-il, dissuasives. Si l'aspect montagneux du trekking s'avere classique, la selva sera une découverte, sa pluie incessante, ses nuées d'insectes, sa flore hostile...

Quand j'annonce que je pars pour Mapiri, les gens m'envoient regards admiratifs ou sourires moqueurs. Au lieu d'y voir un avertissement, je fais le fier-a-bras (en apparence), mais une legere inquietude m'envahit, vite effacée par mon éternelle insouciance. Le trek se fait généralement en 6 a 7 jours selon les conditions météos. Mais comme je n'ai plus beaucoup de temps, je planifie avec l'agence de marcher un peu plus chaque jour pour parvenir a Mapiri en 5 jours, ce qui ne parait pas insurmontable.

Nous partons donc dimanche matin a 9 heures... euh, finalement, a 16 heures. Il leur aura fallu la journée pour trouver un réchaud, détail qui semblait pourtant avoir été réglé la veille. Tout est fait également pour que je ne puisse pas voir l'état de la tente avant de partir. Il se murmure a voix basse des conversations dans l'agence que je ne parviens pas a comprendre et qui commence a m'échauffer. Je m'assois finalement a l'arriere d'un 4x4 qui nous emmenera a Igenio, village d'ou débute le trek. C'est a ce moment que j'apprends que mon guide a changé. On me l'a fait pas moi! Y'a baleine sous graviers! Je sens que tout ne va pas se passer comme prévu, j'hésite a tout annuler, mais mon désir d'en découdre est trop fort. Je grogne, chonchonne, grommelle... mais reste assis, courbé, sur la banquette latérale du 4x4. Je constate avec philosophie que les chaussures de marche de mon guide sont des sandales en plastique! J'apprendrais plus tard que le guide initialement prévu s'est défilé a la derniere minute. Willy, mon compagnon d'infortune, passait par hasard a l'agence pour saluer ses copains et s'est porté volontaire pour le remplacer. Sans avoir l'opportunité de passer chez lui prendre ses affaires...

Nous arrivons vers 20 heures a Igenio. Contrairement a ce qui était convenu préalablement, le guide n'a pas de lampes et il nous faut en trouver 2 pour marcher dans la nuit noire. Mon ampoule grille au bout de 10 minutes et nous décidons de camper pres du village, la progression s'avérant tres lente et dangereuse. Le premier jour de marche est donc quelque peu amputé, et il nous faudra compenser le retard les jours suivants. En montant la tente, je constate que la fermeture de la moustiquaire est hors d'état d'usage et je fulmine contre le gérant de l'agence sachant que, comme le dit Timsit, les moustiques, ici, ils te piquent pas, ils t'empalent! Mais la nuit n'est qu'étoiles, et je suis heureux d'etre la.

Pour faire court, le programme de nos journées est assez répétitifs. On se leve au lever du jour et on marche 8 a 9 heures, jusqu'au coucher en ne s'accordant que de rares pauses. J'ai pris sur mon dos la tente et les 4 litres d'eau, Willy porte l'essentiel de la nourriture et le réchaud. Nos sacs sont lourds et j'arrive exténué a Tolapampa, lieu de repos des guerriers pour notre deuxieme nuit. A défaut d'ours, je sympathise avec un ane qui s'invite a notre repas. A 3800 metres, la nuit est fraiche, mais je suis équipé : maillot de corps thermique. collant, chaussette, polaire...

Mardi, apres 1 heure de marche, nous quittons la montagne pour plonger dans la foret bolivienne. Plonger est le terme exact, car nous sommes rapidemment trempés jusqu'aux os. Les pieds s'enfoncent jusqu'aux chevilles dans des flaques de boue, les fougeres humides nous raffraichissent. La foret se referme sur nous, les arbres nous enveloppent littéralement et il faut avoir les pieds sur terre pour savoir que le ciel se trouve au dessus de nos tetes! Les lianes comme des amantes hystériques tantot m'enlacent tantot me lacerent le visage.

C'est un vrai parcours de Légionnaires. Nous enjambons des troncs, rampons dans la boue pour passer sous des racines d'arbres, évoluons dans d'étroites tranchées creusant le chemin tortueux. La densité de la vágétation est impressionante, il n'y aucune issue possible autre que de continuer ou faire demi-tour. La pluie rend les pierres glissantes. Pour avoir une idée, aller etreiner vos nouveaux rollers sur une patinoire. Je prends gamelle sur gamelle et, invariablement, Willy, me dit lentement "Cuidado, Amigo!", qui, pour ceux qui ne sont pas hellenistes, veut dire "Attention, l'Ami!". Le cul dans l'eau, les genous meurtris, je supporte difficilement cette recommandation stupide. Je m'apprete donc, tout naturellement, a l'occire, a sauter sur sa cage thoracique jusqu'a lui faire sortir les poumons par la bouche, lui faire avaler sa machette, le donner a manger aux fourmis warriors, lui faire un croque-en-jambe... quand je prends conscience que la vaniteuse subtibilité de l'occidental en mal d'aventures doit lui etre bien étrangere. Je reprends donc cahin-caha, en serrant les dents, ma démarche d'ivrogne, trébuchant, m'affalant de tout mon long régulierement, me rattrappant aux branches, ou non, en chantonnant quelques couplets incomplets des chansons de Brel entendues chez Pete le Végétarien.

Bien entendu, je noircis le tableau. Il est arrivé qu'il s'arrete de pleuvoir pendant des quarts d'heure entiers. Plus sérieusement, malgré la difficulté du parcours, les sens sont en éveil. Nous passons de bosquets en herbes hautes, pour arriver au milieu de fougeres geantes, nous frayant le passage a l'aide de nos bras sans voir nos pieds. Selon le terrain, des senteurs differentes se succédent. J'aimerais etre Grenouille, le heros du Parfum pour en saisir les subtilités, et Suskind pour vous les faire partager.

Les 2 dernieres soirées, a l'Alto Palmar et Buena Vista, sont pluvieuses et nous devons de bonne heure nous réfugier sous la tente. Apres une journée trempée, j'ai hate de me passer des vetements secs et rechigne a remetre mes godasses mouillées. Willy, plus courageux, sous sa bache plastique, nous prérare une soupe et me décrit que ce soir la lune est un frele croissant et qu'il n'y a que 3 étoiles dans le ciel, une grande et deux petites.

La pluie nous a épargné les affres des insectes. Dans la journée, a chaque arret, nous sommes assaillis par les abeilles et les mouches, mais la nuit, les moustiques repectent notre sommeil. Outre l'absence d'ours, la faune s'est faite discrete les 3 premiers jours. Je m'imaginais pourtant des papillons colorés, grands comme des albatros, virevoltant, nous ouvrant le chemin, et d'un battement d'ailes, éventant nos fronts rendus fievreux par l'effort. Au lieu de cela, quelques lépidopteres de faible constitution aux ailes pales... Il faudra attendre le dernier jour de marche, en sortant de la selva et en descendant sur Mapiri, pour voir perdrix, rapaces et petits oiseaux, un serpent, et des papillons grands comme des albatros...

Nous finissons par marcher le long d'un potager abritant de minuscules plants de tomates et nous perdre dans la bananeraie. Encore une petite heure et nous arrivons a Mapiri, un sourire enfantin sur nos visages.

Piero

1 septembre 2005

Préparation du trek

Du Jeudi 1er au Samedi 3 Septembre 2005, Sorata

Nuit de bus pour arriver tot le matin a La Paz, quelques courses pour préparer le terrible trek qui m'attend, bouclage d'un sac ad hoc, quelques heures de piste pour aller a Sorata.

Cette petite ville se trouve au nord-ouest de La Paz et se perche a 2800 metres. Les maisons s'accrochent aux montagnes environnantes pour ne pas tomber. Seule la place principale est pavée, des rues adjacentes en terre nous amenent au bord du rio. Tout est y calme...

Le climat est agréable. D'ailleurs, Petra, une allemande, s'est installée a Sorata pour y ouvrir un hotel fort confortable, et Pete, que l'accent british trahit au premier mot, a ouvert un resto végétarien et nous fait profiter de sa discotheque achalandé. Tracy Chapman, Rokia Traoré, Cesaria Evora, Brel... Sans vouloir dénigrer le folklore musical bolivien, et en toute diplomatie, pesant mes mots...

Balade, lecture et préparation du trek rythme le reste de ma journée.

Piero

31 août 2005

Méditation

Du Jeudi 25 au mercredi 31 Aout, Sucre

On y vient pour passer 2 jours, on envisage ensuite de s'y installer. La ville est propice aux balades sans fin. Le promoneur s'égare, ses pensées aussi.

Un couple de cubains tient un bar salsa dans lequel je suis assigné a résidence. En cuisine, on entend de lourds coups de massue qui fond trembler les rares tableaux accrochés aux murs. Une goutte de sueur perle sur la tempe du patron, contraste avec la glace pilée du cocktail qu'il m'apporte.

Meme si les rapports sont aujourd'hui tres bon entre la Bolivie et l'ancien colonisateur, la beauté architecturale de la ville est un témoignage présent de l'esclavagisme passé. Je me demande comment les indiens ont su se réapproprier leur ville.

Ajoutés a la rencontre de personnalités atypiques et Sucre gardera une saveur particuliere...

Piero

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24 août 2005

Berceau de l'Histoire

Du vendredi 19 au mercredi 24 Aout, Potosi

Cette ville magnifique a connu son essor lorsqu'un conquistador, apres avoir bavardé avec un vieil indien, découvre que les montagnes environnantes recellent d'importantes quantités d'argent. C'est donc a partir du milieu du XVIeme siecle que le Royaume d'Espagne commence a investir massivement a Potosi. La ville devient rapidemment plus riche que Londres et Paris réunies. La manne financiere que représente l'argent extrait des mines a cette époque participe a l'avenement du capitalisme moderne en Europe. Anecdotiquement, 6 a 8 millions d'indiens, travaillant jusqu'a 48 heures d'affilée, ne se nourrissant que de feuilles de coca, vont périr dans les mines. Paralellement, les richesses seront dilapidées, allant jusqu'a appauvrir le Royaume d'Espagne!

La visite de la mine de Cerro Rico est une descente au fin fond de l'histoire de la colonisation. Exepté l'arrivée de perforeuses a air comprimé, les mineurs travaillent de la meme maniere depuis plusieurs siecles. Batons de dynamite, wagons poussés sur des rails, poulis, pelles, marteaux, burins... En 1996, un mineur a atteint l'age de la retraite. Il a fait la une de tous les journaux. La mine a ses croyances, on laisse quelques offrandes au Tio (diable de la mine qui garantit aux mineurs, non la protection, mais la production). On boit a sa santé un subtil alcool a 96 degrés. Etonnamment, ca arrache la gorge jusqu'aux entrailles...

Le dimanche, je pars avec Miguel, guide, pour 2 jours de rando montagneuse autour de la Laguna Kari Kari. Lui ayant dit que j'aimais marché, il impose un rythme d'enfer. Toujours trop fier pour lui demander de ralentir, je sers les dents a m'en decoller les gencives et le suis au pas. Instantanément, mes reins se mettent a produire une quantité phénoménale d'EPO, a faire palir d'envie un cycliste du Tour de France. L'erythropoietine, je la sens parfaitement, court vers la moelle osseuse, passe commande fissa d'erythrocytes qui deviendront, apres quelques foulées supplémentaires a suivre désesperement Miguel, de jolies globules rouges capables de recueillir moults oxygene. Je repire de nouveau lorsque nous atteignons les 5000 metres d'altitude. Nous redescendons tranquillement (c'était bien la peine que mes reins se fatiguent), au milieu de lamas, alapacas et autres vicognes, jusqu'a la demeure d'un homme vivant avec sa mere et sa niece, instantané de 3 génerations d'indiens quechua. La mere ne parle pas le castillan et s'adresse a moi en quechua. Je fronce les sourcils et crois reconnaitre un subtil mélange de posh anglais et de danois, d'arabe dialectal et de celte, de madarin et de coassement amphibien. Le repas a 5 est chaleureux, mais le froid nous jette de bonne heure dans nos duvets. Le lendemain, le chemin ne présente aucune difficulté particuliere. Les sources chaudes d'eau volcanique nous accueillent en récompense des efforts fournis.

Quelques jours de plus a Potosi pour s'impregner de l'ambiance de la ville, fete de la San Bartolome dans un village avoisinnant et départ pour Sucre le jeudi.

Des photos avant Noel, c'est promis!

Biz,

Piero

18 août 2005

Allo, ici la Lune

Du Dimanche 14 au Jeudi 18 Aout 2005, Uyuni

Bus de nuit pour aller de La Paz a Uyuni. Le dimanche est consacré à sélectionner une agence pour partir dès le lendemain dans le Salar (Désert de sel) et le Sud Lipez.

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Salar d'Uyuni, Isla del Pescado avec ses cactus

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Village au milieu du desert, Nos 2 guides, respectivement 11 ans et 4 mois, pour l'ascension du volcan Tunupa, Photo au sommet

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Flamands roses, Laguna Colorada

Plus de commentaires sur ce même post très bientôt, car environ 2h pour charger 8 photos sont venues à bout de ma patience...

A bientôt,

Piero

13 août 2005

Le shopping comme thérapie

Du Mercredi 10 au Samedi 13 Aout 2005, La Paz

Déclaration de vol, visite de courtoisie a l'Ambassade de France pour faire partie des statistiques, conseils avisés "Faut faire attention a ses affaires"...

Et puis shopping intensif : de la brosse a dent au sac-a-dos, de la veste au sac de couchage, de la creme solaire aux sous-vetements. Áctivité d'autant plus agréable que je n'ai pas a me dire "ce n'est pas raisonnable, tu n'en as pas vraiment besoin".

Le sac est de nouveau bouclé, le moral au beau fixe, l'aventure continue...

Piero

9 août 2005

La route de la mort, le Retour

Mardi 9 Aout 2005, Coroico

Apres un petit dej avec Alain, je descends dans le centre afin de prendre un minibus pour remonter sur La Paz. Bruine et brouillard épais nous accompagnent tout au long de la route sinueuse. La circulation est inversée afin que les véhicules montant longent la falaise et que ceux qui descendent flirtent avec le précipice. Au vue des conditions, je ne suis pas décu de me trouver du bon cote de la route. Les traces de pneus dans la boue donne le vertige, les conducteurs sont toujours a la limite de la rupture. Je vous passe les arrets successifs pour degager les bus enlises, les marches arrieres dans les virages lorsque la route est trop étroite pour permettre a deux véhicules de se croiser, les fermetures momentées (2h) de la route pour cause de rien du tout...

Arrivée a La Paz, envois de mails pour organiser mon séjour dans le desert de sel d'Uyuni, sprint urbain pour rattraper un taquin parti avec mon sac de voyage, visite du poste de la police touristique, longue méditation, début du roman "Héros et Tombes" d'Ernest Sabato...

Piero

8 août 2005

El calverio

Lundi 8 Aout, Coroico

Coroico est un lieu de villegiature connue pour son climat agreable. La ville se trouve a une altitude beaucoup plus basse que La Paz. Apres avoir trenasse au lit avec Hemingway, etire mes membres rendus douloureux par les efforts de la veille, je pars decouvrir le centre et ses rues pavees en pente vertigineuse. Qui n'a pas entendu parle des cascades de Coroico. A peu pres tout le monde et ca se comprend. Car les legers filets d'eau s'echappant de la roche necessite tout de meme, pour etre admires, quelques trois heures de marche sous la pluie.

En remontant dans mes pennates, je fais la connaissance d'Alain, trempe jusqu'aux os, poussant son velo et ses 40kg de sacoches sur les pavees glissants. Ce belge de 37 ans profite de son conges sabbatique de 10 mois pour pedaler de Lima au sud de l'Argentine. Autour d'une cervesita, il me raconte ses experiences et eveille en moi d'autres idees de voyage...

Piero

7 août 2005

Descente en vtt

Dimanche 7 Aout 2005, Coroico

Apres quelques deboires pour trouver une agence fiable, je monte dans un minibus qui me mene de La Paz a la Cumbre. Ce lieu-dit, se trouvant a 4700 metres d'atitude, est le point de depart de notre journee. Pendant pres de 5 heures, nous allons arpenter a vtt la route la plus dangereuse du monde pour arriver a Coroico. En haut, la brume epaisse limite la visibilite et les mitenes ne sont d'aucun secours contre le froid. La premiere partie de la route est asphalte et ne presente aucun danger particulier. En changeant de versant, l'asphalte laisse place a la terre, trous et autres caillasses. Le velo ne repond pas toujours a mes desirs, les freins a disque sont mis a dure epreuve. Le ciel est a present degage, la vue de la vallee superbe. Quelques carcasses de vehicules sont oubliees en contrebas de la falaise. Il y a plus de 40 accidents mortels par an, soit 1 tous les 10 jours. En etant un peu attentif lors des virages a gauche, la descente en velo se revele moins dangereuse. On se taille la bourre avec le guide, on joue a celui qui freinera le plus tard. Je remporte haut la main le concours du "Premier a manger un pan de falaise", ce qui m'attire le respect des amateurs de la discipline.

Piero

6 août 2005

La Paix

Du Mercredi 3 au Samedi 6 août 2005, La Paz Le taxibus arrive par le haut de la ville, sur une coline qui surplombe toute la cité. La Paz est la seule ville au monde où les pauvres sont retranchés dans les quartiers hauts et où les riches ont investi les quartiers bas. De 4000 mètres à 3100 mètres d’altitude, la ville est, pour le moins que l’on puisse dire, en pente. Des vents glacés balaient les hauteurs et s’engouffrent dans de vétustes logements. Le climat est plus tempéré en contrebas. La Paz est un patchwork architectural. Ses rues pavées de grandes pierres polies aux joints quasi inexistants nous mènent de splendides batisses coloniales en bâtiments monstrueux style années 70 (formes géomètriques disgracieuses répétées à l’infini, vitres fumées marrons : faculté de Jussieu ou de Tolbiac, pour vous donnez une idée). Le Musée d’Art moderne s’en tire plutôt bien avec sa facade coloniale, ses larges portes en fer forgé style Art deco et un toit intérieur vitré signé Gustave Eiffel (genre toit de gare francaise). Je prierais nos amis architectes (belges compris) de nous faire par de leurs lumières à ce sujet plutôt que de se foutre poliment de ma gueule quant à mes carences en la matière. Petites données historiques : en 1805, San Pedro de Murillo libère la ville du joug espagnol ; en 1825, Simon Bolivar, encore lui, toujours dans les bons coups, devient le premier Président de la République de Bolivie ; en 1879, guerre tragique avec le Chili où la Bolivie perd son accès à la mer limitant ses exportations de mineraies et l’isolant du reste du monde (ce qui explique le faible métissage des boliviens, n’ayant pas connu les vagues d’immigrations européennes) ; en 1946, sur un coup de tête, ils pendent leur Président du moment ; en mai 2005, pour éviter le même sort (?), leur chef d’Etat démissionne (pas fou le gars) après les grèves massives suivant son annonce de privatiser le gaz. J’ai recencé quelques 64 Présidents en moins de 180 années, ce qui illustre la stabilité politique du pays. Chirac devrait venir ici donner des cours de sciences politiques sur le thème « Longétivité au pouvoir malgré la tempête », les bancs de l’Université ne désempliraient pas. Bref, j’aime cette ville, y flâné de marchés en musées sans me soucier du froid qui fait. Pentes vertigineuses et altitude font que 2h de balade dans la ville sont plus éprouvantes que 4 tours de la Belgique à saute-mouton (Svp, Amis belges : envoyez moi vos vidéos, on comparera). Des photos très prochainement, Biz, Piero
6 août 2005

Traversée du désert péruvien

Du vendredi 29 Juillet au Mardi 2 Aout 2005 Dès 7 heures, je me mets en route pour la gare routière, saute dans un bus pour Huaquillas, ville à la frontière de l’Equateur et du Pérou. Ambiance oppressante. Anna, Ben (2 anglais rencontrés dans le bus) et moi sommes assaillis de toute part : taxi, bus, change… Impossible de faire un pas sans marcher sur un équatorien nous proposant ses services ! Passer la frontière est un exercice fastidieux, nous passons d’un bureau à l’autre, tendons notre passeport quand on nous le demande, mais sans rien comprendre à la logique de toutes ses formalités. Nous finissons par arriver à Tumbes, ville tout aussi peu accueillante. Après un petit tour dans les ruelles, le charme n’opère toujours pas, et nous prenons un bus direct pour Lima. Quelques 20 heures plus tard, je quitte mes compagnons d’infortune pour trouver un asile et… réserver un bus pour le lendemain en direction d’Arequipa. Le hasard des rencontres me fait atterrir dans une maison limeños où les propriétaires ont l’habitude d’accueillir des touristes. Tableaux pieux, Bible ouverte sur le buffet, films de Steven Seagal et Jean-Claude Van Damme en continue… Paradoxalement, les 14 autres voyageurs présents sont tous israéliens. Assez difficile à comprendre l’Hébreu sans notion. A première vue, Lima est une ville sans charme. Mais au fur et à mesure des promenades, cela se confirme. C’est donc sans regret que je m’apprête à passer une nouvelle nuit dans le bus. Me retrouve à côté d’un péruvien d’une cinquantaine d’année qui se révèle être une source intarissable en banalités. Je prie tous les saints pour qu’il finisse par s’épuiser. Vers minuit, mes prières sont entendues. Des ronflements bruyants me berceront le reste de la nuit. Arequipa est l’une des villes les plus agréables du pays. En même temps, après 3 jours de bus, j’aurais également trouvé du charme au Havre sous une pluie glacée de novembre. L’architecture des bâtiments est harmonieuse, la place principale avec sa double rangée d’arcade ne manque pas de cachet, de petites ruelles mènent à des lieux insolites. Je regrette presque d’avoir déjà pris mon billet pour le lendemain. Pourtant, à 6h du mat, sac au dos, me voilà en route pour La Paz. Pourquoi tant d’empressement à rejoindre la Bolivie ? Je ne sais pas exactement. Je me suis réveillé un matin à Quito en songeant « dans une semaine, je serais en Bolivie ». et on plaisante pas avec les songes ! En 5 jours et quelques 50 heures de bus, le Pérou est avalé. Les paysages traversés se révélèrent étonnants : désert de dunes, désert de pierre, désert de terre… Des kilomètres de côtes sans rencontré la moindre trace de civilisation. Très loin des images d’Epinal « C’est le Pérou ». Le passage de la frontière bolivienne se passe sans encombre. Encore 2 heures, et je serai à la Paz. Piero
28 juillet 2005

Entre Baños et Cuenca

Lundi 24 Juillet, Baños

Le temps est maussade, la pluie fine mais continue. Après un tour de la ville, je décide de louer un vtt pour rouler le long de la route qui mène de Baños à Puyo. La vallée est verdoyante, « le rio grandit sous la brume ». Première frayeur : 2 tunnels, un dans chaque sens, passages obligés pour continuer son chemin. Ils partagent la particularité de n’être pas éclairés tout comme mon engin à 2 roues. Au début, je me lance serein à pleine vitesse profitant de l’élan de la descente, mais arrivé au milieu, l’obscurité rend impossible de savoir si je suis à gauche, à droite ou au milieu de la. Une seule solution : crier, pédaler de plus en plus vite en fermant les yeux. Si le guidon touche la paroi sur la gauche, tourner à droite, s’il touche à droite tourner à gauche, si j’arrive entier au bout du tunnel, allumer un cierge. Plusieurs cascades s’offrent à mes yeux dont le Paillon del Diablo et son débit impressionant. Pour éviter le remontée, tous les « maontainbikers » placent leur vélo sur le toit d’un bus et leurs fesses à l’intérieur pour retourner à Baños. Mais il pleut et que je suis déjà crevé, je ferai le chemin bien vissé sur ma selle.

La soirée se passe avec « 100 ans de solitude » de Garcia Marquez dans un bar où salsa et reggeaton se tirent la bourre. Plongé dans les lectures, noyé dans le Banana Daïquiri, je n’ai pas remarqué l’arrivée des musiciens qui me font sursauter en se mettant à jouer les airs locaux à l’aide de guitares et flûtes de pan. Leur accoutrement m’amuse, pancho traditionnel sur le dos, basket nike au pied.

Mardi 26 juillet, entre Baños et Cuenca

Je file toujours vers le sud. Journée passée dans un bus et arrivée en début de soirée à Cuenca

Mercredi 27, Jeudi 28 juillet, Cuenca

Visite de la ville coloniale. Tour des librairies, Alliance francaise, ... pour recharger stock de bouquin avant long voyage. Départ vendredi pour le Pérou. Samedi à Lima. Au lac Ticaca, lundi ou mardi. 3 à 4 jours de bus en perspectives. Que bueno!

Piero

24 juillet 2005

Quito, Ecuador

Du lundi 18 au Dimanche 24 juillet 2005, Quito

Premier contact avec Quito, son aéroport. Il est déjà 1h du mat, et je me résous à y passer la nuit pour économiser taxi et hôtel. Un banc m’accueille gentiment, et je finis de dépouiller les dernières dépêches du Canard. J’attends patiemment le petit matin pour changer un peu d’argent et me rendre en bus dans le centre de Quito.

Immédiatement, je me sens très à l’aise dans cette ville, loin de l’agitation de Caracas. Rues pavées menant de parcs en maisons coloniales. Soleil et fraîcheur. Hôtel pour backpackers déjantés.

Trois fois par semaine, l’hôtel organise des soirées Rhum & Coke où des bassines géantes de mauvais alcools ne cessent de se vider. Ajouté à des maux de tête dus à l’altitude (2800m), il m’est difficile de récupérer de ma nuit blanche. Les 2 premières journées seront consacrées à errer, nez en l’air, dans le vieux et le moderne Quito. Mes premières impressions sont confirmées et il se dégage une atmosphère paisible dans cette capitale à taille humaine. Des rabat-joies tentent de me faire peur en racontant les pires histoires et me conseillent de ne jamais sortir de l’Hôtel après midi ! A la décharge de leur paranoïa sans limite, 2 corps allongés au coin de ma rue, serviettes blanches sur la tête, colombiens abattus lors d’un règlement de compte…

Du haut de la Basilica, je profite d’une vue de Quito à 360 degrés. Les toits de la ville me fascinent. Je me surprends même à miauler rêvant d’une vie différente, bondissant de gouttière en gouttière, profitant de quelques caresses de touristes attendris. De ma vie de pacha à celle de chat, il n’y a qu’un pas ! Le marché du Mariscal est étonnant : les étalages de vêtements traditionnels et d’artisanat locaux succédant aux boutiques de piercing et tatoo se mêlent dans une harmonie toute naturelle.

Oswaldo Guyasamin est un peintre contemporain équatorien. La fondation qui lui est dédiée est formidable. Je vous invite à aller le découvrir sur www.guayasamin.com. Une série magnifique sur l’expression des émotions par les mains m’a particulièrement touchée. Maintenant, cliquez sur « commentaire » au bas de ce post et dites moi ce que vous en penser.

Impossible de se rendre en Equateur et de ne pas aller marcher sur la ligne qui sépare les 2 hémisphères. Latitude 0’00’00. Sur l’équateur, un œuf posé sur un clou ne ressent pas la rotation de la terre et tient ainsi en équilibre. Un lavabo se vide par le siphon sans provoquer de tourbillon. Un chat retombe toujours sur ses pattes (ok, je sais, ça n’a rien à voir !)…

Je me rends sur les hauteurs du volcan Pululahua. Un vieil homme m’indique qu’il est possible de descendre dans le cratère, et de rejoindre en moins d’1h30, de l’autre côté, un village d’où je pourrais prendre un autre bus pour Quito. La journée est splendide, je dévale donc la pente en sifflotant. Le cratère est aujourd’hui une plaine verdoyante, laissant peu de places aux cendres volcaniques. Au bout d’une heure de marche, l’horizon ne me montre aucun village. Je lève le pouce et saute à l’arrière d’un pick-up chargé de sac de céréales. Après une petite pause « Récolte » dans le champ de mes bienfaiteurs, je me retrouve de nouveau à l’arrière en train d’écosser des petits pois pour leur soupe du soir. J’apprends avec sourire qu’il m’aurait fallu plus de 6h pour me rendre au village. Les ongles des 2 pouces totalement décollés de la peau, je donne mon sac de petits pois et saute du camion pour m’en retourner à Quito. Sensation très agréable d’avoir pu vivre quelque chose de différent grâce aux quelques notions d’espagnol acquises pendant le voyage.

Je vous passe sur les quelques soirées salsa et conclue ce post en vous donnant ma destination du jour : Baños, à quelques heures au sud de Quito.

Piero

13 juillet 2005

Village allemand!

Du mercredi 13 au dimanche 17 juillet,

la Colonia Tovar

Tôt le matin, je prends un bus pour Maracay. Je dois y retrouver en fin d’après-midi Apolonia, rencontrée à Caracas le jour de mon arrivée.

Je tente de planifier la suite de mon voyage et me rends dans le centre de Maracay pour acheter mes billets d’avion. Départ pour Quito le dimanche suivant, retour de Lima pour Caracas le 18 septembre, soit 2 jours avant mon retour en France.

Nous passons la soirée à Palo Negro chez les tantes, cousines, oncles et cousins d’Apolonia. Le lendemain, nous partons pour

la Colonia

Tovar

, village allemand au milieu du Venezuela. Au milieu du 19ème siècle, l’agriculture est dévastée après la guerre d’Indépendance. Le gouvernement vénézuelien fait un appel à l’immigration, et des centaines d’allemands viennent s’installer sur des hauteurs à quelques 3 heures de Caracas. Le village fonctionnera avec ses propres lois jusqu’au milieu du 20ème siècle. Pendant plus de 100 ans, le mariage mixte est interdit. Nous croisons donc encore de jolies têtes blondes parlant un allemand désuet et habitant dans des maisons ornées de colombages !

C’est la brume et la pluie qui nous accueille au réveil le vendredi matin. Après une ultime balade, nous décidons de rentrer sur Caracas. Un concert de Marc Anthony et Olga Tañon est programmé le samedi soir. Je cours acheter une place, avant de me raviser devant le prix exorbitant des billets. Tant pis, next time.

Mon étape vénézuelienne touche à sa fin et c’est avec quelques heures de retard que je décole pour Quito le dimanche soir. Les lectures du Monde, de Libé et du Canard enchaîné accompagnent mon vol. Jusqu’au bout, Apolonia aura été d’une gentillesse exceptionnelle, me présentant à ses amis, m’invitant dans sa famille, me baladant partout, me récupérant même la presse française au comptoir Air France.

Maintenant, place à l’Equateur...

Piero

9 juillet 2005

Tambores

Du Samedi 9 au mardi 12 Juillet, au bord de l'eau

Arrivée vers 9h à la gare routière de Maracay. D’ici, je saute dans un bus bondé qui m’emmènera jusqu'à Choroni, petite ville réputée pour ses plages et sa vie nocturne. Mon entrée dans ce bus minuscule avec mon sac-à-dos gigantesque provoque l’hilarité générale. Gauche, je parviens tout de même à trouver un siège dont la proximité avec la rangée du devant place mes genoux à la hauteur de mes oreilles. Neuf étudiantes françaises, envoyées en stage au Venezuela dans le cadre de la mission Barrio Adentro (projet venezuelo-cubain dédié à implantation dans les quartiers populaires de modules de santé délivrant une médecine préventive et généraliste) planifient, via Choroni, de se rendre à Chuao pour y passer le we. Je me joins au groupe. Ce village, inaccessible par la route, se trouve à 20min de « plancha » (petit bateau à moteur) de Choroni.

Il faut une heure de marche, rendue périlleuse par les chutes intempestives de mangue, pour joindre la plage au village. Seuls touristes, nous sommes l’objet de toutes les attentions. La soirée se passe sur le rythme des tambours, musique traditionnelle locale, et chacun y va de son petit pas de danse.

Les filles repartent le lendemain matin. Je décide de rester dans cette place paisible pendant plusieurs jours. Au programme, lecture, jogging, baignade, méthode « Assimil ». Le mardi matin, je replie bagages pour retourner sur Chorini. Quelques 5 heures d’attente pour un bateau sont l’occasion de tester mes nouvelles phrases chocs en espagnol avec les commerçants du coin.

Playa grande, balades nocturnes, piqûre de moustiques…

Piero

8 juillet 2005

Redescente dans la vallée

Vendredi 8 Juillet, perdu dans la montagne

Comme vous pouvez le constater, il y a toujours un leger décalage (à peine 2 semaines!) entre mes journées et leurs récits sur le blog. Je préviligie de répondre personnellement aux mails que je reçois. Je vais essayer en moins de 2h de rattrapper tout mon retard. Je ne serai donc beaucoup plus concis qu'à l'accoutumée. De plus, ajouter des photos prend un temps monstrueux. Alors laisser libre cours à votre imagination, vous ne pourrez être déçus!

Après le petit déj (lait de vache fraîchement trait et fromage fumé) et dernier tour de la propriété, nous attaquons la redescente dans la vallée. Vers 1h, nous retrouvons l'asphalte. Pour récompenser nos efforts et panser nos corps meurtris, nous nous rendons dans des sources chaudes. Le lieu est bruyant et bondé, mais les 37 degrés de l'eau et le sauna naturel finissent de nous délasser.

Au cours de la journée, j 'ai pris la décision de partir le soir-même et de prendre un bus de nuit pour me rendre sur la côte. En chemin vers la gare routière, je croise des centaines de voitures, musique à fond, coffres ouverts. Toute la nuit, la ville célébrera les nouveaux licenciés de l'université. Pendant que je me morfonds lové au creux d'un siège sans appuis-tête...

Piero

7 juillet 2005

L'ascension

Jeudi 7 Juillet, Los Nevados

Lever à 6h30, petit-déj composé d’un morceau de pain, d’une poignet de céréales, d’un fruit de la passion et d’une mangue. De quoi attaquer la grande ascension avec sérénité. J’attends pour partir que Pedro se lève, qu’il apprécie la météo et me donne ses dernières recommandations. Me voilà sur le sentier, sac d’une dizaine de kilos sur le dos, le sourire aux lèvres, à l’aube d’une journée exceptionnelle, à arpenter les premiers lacets. 

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Etre seul au milieu de ses montagnes me souffle un parfum de liberté et plénitude absolu. Je me délecte de chaque foulée, de chaque ruisseau franchi.

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Je m’astreins à boire régulièrement pour éviter le mal des montagnes. Vents glacés et pluie font que je m’arrête peu. Les arepas au cheddar et des figues sèches me fournissent l’énergie nécessaire pour faire face à la pente qui ne cesse de s’accentuer.

Un dernier « coup de cul », et la croix du sommet, perchée à près de 4500 mètres, se jette sur moi. Une certaine ivresse accompagne la joie d’avoir réussi en moins de 4h à engloutir plus de 1600 mètres de dénivelé. Arrogant comme peut être l’homme quand la nature a bien voulu lui être clémente, je rigole de l’aisance avec laquelle j’ai atteint le sommet de cette grotesque petite colline ! Pour compléter le tableau de cette attitude ridicule, je gonfle ma poitrine d’orgueil lorsqu’un guide, croisé dans la descente, me félicite de ma performance. Qu’on peut être con parfois ! C’est d’ailleurs si bon…

                                   croix

Pendant 2h, autour d’un café chaud, je guette l’arrivée de mes acolytes. Suzann nous laisse et prend le teleferico pour redescendre sur Mérida.

La montée en mule ne leur à pas enlever trop d’énergie et nous descendons à vive allure le sentier nous menant à notre prochaine étape. Nous dormirons chez des habitants de la vallée dans une maison perchée à plus de 3700 mètres d’altitude. Un peu fiévreux, une sieste réparatrice me conduit jusqu’au dîner où des truites fraîchement pêchées nous attendent.

                        img_1495                                         img_1488

Bien évidemment, il n’y a ni eau courante, ni électricité. C’est donc à la lumière de la bougie et avec la musique jouée par l’Ipod d’Antoine (Sic !) qu’est entamée une discussion sur le thème « Qualité de vie : Etude comparée entre le milieu montagnard vénézuélien et plat pays belge », débat auquel je n’ai aucune envie de me joindre préférant me laisser aller à d’autres rêveries.

Piero

                                                                  

                     

6 juillet 2005

Los Nevados : 3 jours de trek

Mercredi 6 Juillet, Mérida

Au programme de cette première journée de trek, nous devons monter en jeep au village de Los Nevados perché à 2700 mètres d’altitude. Alexis, le chauffeur, Pedro, notre guide, sont à l’avant. Suzann, Toon, Ludo et moi nous partageons les banquettes à l’arrière.

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(Photo de mon sac sur le toit de la jeep emballé dans un sac poubelle)

Madonna et son « Like a virgin », faute de succès, doit laisser sa place dans l’autoradio à Oscar D’Leon et Elvis Crespo. « Suavemente », nous filons à travers une petite route de montagne. Glaise, calcaire, argile…, la composition du sol comme la végétation varient au fur et à mesure de l’ascension.

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A chaque arrêt, Alexis ouvre le capot pour vérifier que tout est en ordre. Avec savoir-faire, il sait ménager sa monture pour qu’elle arrive à destination. Toutefois, il ne pourra rien contre l’état de la chaussée rendu désastreux par les fortes pluies de la veille. Pas le choix, faudra pousser !

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En milieu d’après-midi, nous arrivons à Los Nevados. Chaque ville, village ou hameau se doit d’avoir sa place Bolivar, en hommage au libérateur du pays Simon Bolivar (1783-1830). Los Nevados ne déroge pas à la règle.

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Demain, nous devons monter à dos de mule à la croix San Quelquechose. Je demande à Pedro s’il est possible de monter à pied. « Impossible, yo walk mucho, pero il faut la mula para monter… ». A l’aide des 3 langues, on finit toujours pas se comprendre.

Toon et moi allons visiter l'école primaire du village. Voici quelques photos :

img_1428   img_1434   img_1435

La jeep laissée au village, il nous faut une petite heure de marche paisible pour atteindre le refuge. Pedro et une jeune femme du village se mettent à nous préparer un sanconcho (pour la recette, http://www.marmiton.org/recettes/recette.cfm?num_recette=8475, vous me demandiez de partager les saveurs de mon voyage, la balle est maintenant dans vote camp ! lol !). Nous sommes formellement interdit de séjour dans la cuisine, et la recette exacte restera pour nous un mystère.

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Je ne me résous toujours pas à effectuer ce « trek » sans en baver un peu dans les côtes et reviens plusieurs fois à la charge pour savoir s’il est vraiment impossible de monter à pied en haut de cette montagne. Lassé, Pedro finit par me dire ce que j’avais envie d’entendre et me donne les indications nécessaires pour ne pas me perdre. Il est entendu que je partirais plus tôt que le reste du groupe et que nous nous retrouverons en chemin.

La soupe avalée, je ne tarde pas à faire faux bond au reste de la troupe et pars me faufiler dans mon sac à viande. Pedro nous avait assuré que prendre nos sacs de couchage était inutile. La maigre couverture disponible me fera profiter pleinement de la fraîcheur de la nuit…

Piero

            

             

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