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Tout est calme
30 juin 2005

Première nuit de bus

Jeudi 30 Juin, Caracas

Pour commencer, une petite description de ce que la gastronomie, ou plutôt la snackerie, vénézuélienne propose. Au petit déj, les vénézuéliens se délectent d’empanadas, sorte de beignets fourrés à la viande, au poulet ou au fromage. Invariablement accompagné d’un jus de fruit frais (Orange, Ananas, Passion, Mangue et autres que je ne connais pas toujours. Egalement fris, l’Ajepa se fourre de toute sorte de chose comme une pita. La Cachapa est une galette de mais dans laquelle on peut mettre du jambon et du Queso de mano (fromage très apprècié ici). La Chicha est un dessert sucré que je suppose être à base de lait concentré. Tout ça n’est pas très diététique et je songe avec regret à mes brocolis vapeur et mes yaourts au soja…

Ce matin, j’ai rdv avec Apolonia qui m’a proposé de me servir de guide dans Caracas. Je lui demande de m’emmener sur son campus universitaire. Situé au centre de Caracas, le campus abrite toutes les disciplines. Il est très difficile d’intégrer cette université, mais une fois admis, les études sont entièrement prises en charge par l’Etat. Apolonia entre en 5eme année et étudie le français et l’anglais pour devenir traductrice. La plupart des amis qu’elle me présente parle très correctement le français, je me risque à quelques phrases de salutations en espagnol que chacun accueille avec sourire. Nous nous rendons ensuite au jardin botanique jouxtant le campus. C’est la saison des pluies et je prends avec un certain plaisir ma première douche tropicale.

Nous passons récupérer mes bagages à l’hôtel. Apolonia m’accompagne à La Bandera où elle prendra elle aussi un bus pour rentrer chez ses parents à San Sebastian de Los Reyes, à 3h de Caracas.

Comme vous vous en doutez, la gare routière est un bordel sans nom. Le bus est conforme à mes attentes. Totalement différent de la photo de l’agence. Sans climatisation, ni suspension. Il n’ira d’ailleurs pas jusqu’au bout du voyage…

Le bus est quasiment vide, je prends mes aises et savoure ce parfum de liberté, étrangement lié à celui des pots d’échappement. Je me délecte des bouchons. Sans objectif, ni attente, je gagne ma bataille contre le temps. Peu m’importe l’heure d’arrivée, l’important est d’être du voyage.

A cet instant, rien ne m’intrigue plus que les informations contenues sur les plaques minéralogiques. Pourquoi sont-elles tantôt blanches tantôt jaunes ? 3 Lettres, 3 numéros, Venezuela écrit au-dessus, le nom de l’Etat en dessous. Intéressant, non ? L’épais nuage de pollution ne me permet pas de laisser errer mon regard beaucoup plus loin que les voitures engluées dans la circulation. Mais ma patience est vite récompensée. Toute la palette des verts est passée en revue par la végétation luxuriante des collines. Dans le bus, une femme s’amuse avec son petit oiseau vert. Il lui picore les noix qu’elle place entre ses lèvres.

Je me réveille lorsque le bus s’arrête à Maracay. Nous repartons au bout d’une vingtaine de minutes. Le bus est maintenant bondé. Les sièges sont si étroits qu’une Pauline et une Marie assises côte-à-côte n’auraient pas été à leur aise. Que dire du molosse tatoué venu s’asseoir à côté de moi. Peu de chose en somme, son regard patibulaire n’invitant pas à la conversation.

Nous sommes partis à 17h45, le voyage devait durer 12 heures. Nous nous arrêtons souvent pour prendre de nouveaux passagers, encore plus souvent pour réparer la carlingue. A moins de 60km de son but, notre destrier de métal a décidé de rendre son dernier souffle. C’est avec regret que je le quitte pour un autre à peine plus confortable.

Mes reins endoloris ne s’en plaignent pas. Je touche au but lorsque le soleil est à son zénith. Les 650 km qui séparent Caracas à Mérida auront été parcourus en un peu plus de 18h. Je sens que je vais beaucoup me plaire dans cette ville…

Piero

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